La journée n’aurait pu commencer de meilleure façon. Hugo a obtenu une place à l’ENSG à Marne la Vallée. On a fêté ça dignement le soir. On est tous super heureux.
De manière fortuite, c’est le jour où l’on avait décidé de rendre visite à la dernière demeure de 3 grands noms du blues.
Robert Johnson (que j’ai pas mal cité déjà) fait partie des bluesmen légendaires, tout d’abord parce que c’était un excellent guitariste et qu’il a enregistré 29 morceaux qui sont presque tous devenus depuis des standards du blues/rock existant dans des centaines de versions différentes. Il y a aussi pas de mystères autour de sa vie et sa mort. Ces histoires ont grandement contribué a en faire un personnage légendaire parfois au détriment d’autres musiciens tout aussi talentueux. Il est mort à 27 ans (comme beaucoup de stars du rock plus tard) à Greenwood, Mississippi. Il donnait un concert en compagnie de Honeyboy Edwards dans un juke joint appelé « Three Forks » et aurait été empoisonné par un homme qui lui reprochait d’avoir un peu trop de sympathie pour sa femme. Son acte de décès mentionne aussi la syphilis mais c’est un peu moins glamour. Le document indique qu’il est enterré dans le cimetière du mont Zion. Le problème c’est qu’il en existe beaucoup dans le coin. Ainsi, il aurait 3 tombes dans des lieux différents. La maison de disques Colombia a fait ériger en 1991 une stèle à côté de Morgan City mais sans véritable preuve que ce soit l’endroit exact. Au sud de la ville, le groupe de rock The Tombstones en a fait de même sur la base d’une fausse information. La véritable localisation, basée sur le témoignage de la femme de la personne qui a enseveli le corps, serait sur Money Road, au cimetière de Little Zion.
Nous filons ensuite à Indianola où BB King avait érigé un musée sur sa vie et le contexte de son ascension, depuis le travail dans les champs aux tournées à travers le monde (plus de 10000 concerts!). On l’aime beaucoup et avons eu l’occasion de le voir pas mal de fois sur scène. Il est enterré maintenant dans le jardin de son musée. Un grand homme ce BB et un musée très réussi.
Enfin on file un peu plus à l’ouest pour voir la dernière demeure de Charley Patton à Holly Ridge. Il est moins célèbre que Robert Johnson mais incontestablement tout aussi talentueux.
On finit la journée par un diner dans un restaurant un peu select pour fêter la réussite de Hugo. On s’est retrouvé dans des sortes de box fermés par des rideaux comme au temps de la prohibition (d’après la serveuse). Nous avons donc pu boire notre vin de Californie tranquillement. La France n’a rien à craindre de la concurrence américaine en termes de repas et de service.